On ne naît pas tuteur, on le devient
Pourquoi se former pour être tuteur d’entreprise apporte une réelle valeur ajoutée à cette mission ?
Par Roselyne Piterman – Le 11 février 2022
Que ce soit dans le cadre de l’alternance, d’un stage, d’une nouvelle recrue ou d’une mobilité, le tuteur en entreprise joue un rôle déterminant dans l’accueil et dans l’apprentissage du nouveau collaborateur. Pourtant, peu d’entre eux bénéficient d’une formation en amont. Celle-ci est pourtant indispensable pour comprendre le rôle du tuteur et faire ses premiers pas. Bref, on ne naît pas tuteur, on le devient ! On vous explique pourquoi…
– L’importance du rôle de tuteur est encore trop méconnue
Le dispositif du tutorat d’entreprise implique qu’un salarié déjà en place prenne en charge l’intégration d’un nouvel arrivant. Il peut s’agir d’un étudiant, d’un stagiaire ou d’un nouvel embauché. De plus en plus, le tuteur peut aussi être amené à former un salarié, lui aussi présent depuis une certaine période et qui doit intégrer un nouveau poste par exemple.
Au sein de l’entreprise, le tuteur a pour missions :
1. De l’accueillir et de le guider afin de favoriser son intégration parmi les autres collaborateurs. En cela, le tuteur peut aussi avoir un rôle à jouer dans l’onboarding des nouveaux salariés.
2. D’organiser son parcours d’apprentissage et les différentes étapes qui certifient sa formation.
3. D’assurer le relais dans l’entreprise auprès des autres salariés et de la direction.
4. De participer à son évaluation pour la suite de son parcours.
5. Et enfin, de le fidéliser, apportant ainsi à l’entreprise un talent formé sur place.
– Construire un parcours d’apprentissage ne s’improvise pas
Dans l’entreprise, le tuteur a pour principal objectif d’organiser le parcours d’apprentissage du salarié et les différentes étapes qui certifient sa formation. Or, le plus souvent, les tuteurs acceptent ce rôle sans bénéficier d’une véritable préparation. Pourtant, le tutorat d’entreprise est une mission professionnelle à part entière, qui implique des compétences particulières :
- un esprit méthodologique : pour concevoir le parcours de formation grâce à de bons outils pédagogiques
- une bonne gestion du temps : notamment pour son propre poste, auquel s’ajoute celui de l’accompagnement tutoral.
- une communication claire : le binôme tuteur/tutoré constitue une relation professionnelle forte, mais avant tout humaine.
- une gestion du stress au quotidien afin de dénouer les tensions qui peuvent surgir.
- Évaluer la progression de son tutoré n’est pas une option
L’évaluation du tutoré est toujours une étape délicate pour un tuteur. Quels sont les critères à prendre en compte ? Comment juger objectivement la progression ? Quelle attitude adopter lors de la restitution ? Le tuteur doit pouvoir s’adapter à tous les profils et à toutes les situations, mais également connaître les modalités d’évaluation possibles.
Alors oui, évaluer la progression est une implication de tous les instants. La mission “d’évaluateur” s’ajoute souvent aux autres missions quotidiennes du tuteur. Pour autant, rappelez-vous qu’un tuteur demande de la responsabilité et de l’implication. Enfin, impliquer le tuteur dans la formation permet de capitaliser sur l’après pour davantage de performances. Toutes ces mesures ont pour but de baliser le parcours d’apprentissage du tutoré, pour coller aux besoins de l’entreprise.
- Un tuteur n’est pas forcément manager et inversement
La formation au tutorat est nécessaire pour délimiter le véritable rôle du tuteur. Car, bien qu’il s’en rapproche par moment, il n’est pas toujours manager. Et pour cause. Un tutoré est déjà sous pression, avec des objectifs d’apprentissage à tenir. Les responsabilités qui lui sont confiées par le tuteur vont souvent au-delà de ses compétences. Déstabilisé, il ne sait plus s’il doit écouter en priorité son école, son manager ou son tuteur. À l’inverse, le tuteur a le rôle de guide, de professeur, de soutien. Il ne doit pas forcément avoir une autorité hiérarchique sur son tutoré, mais une directivité pédagogique. Il doit dès lors, fixer uniquement des objectifs sur les compétences à acquérir. Cela étant, on note quelques points communs entre les deux fonctions de tuteur et de manager : l’accompagnement, la communication et la motivation qu’ils doivent transmettre. De la même façon, un bon tuteur pourra évoluer vers un poste de management d’équipe s’il le souhaite. Le tutorat devient alors un tremplin professionnel.
Le manque de préparation d’un tuteur montre à quel point il est important de dessiner un canevas, dans cette fonction supplémentaire. La formation au tutorat d’entreprise apporte toutes les clés nécessaires à un accompagnement pertinent pour les nouveaux entrants.
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