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J’ai testé Mastodon : le dernier né des réseaux sociaux

Nicolas Tregan, notre expert réseaux sociaux a testé pour nous Mastodon : le dernier réseau social qui veut détrôner Twitter.

Par Nicolas Tregan – Le 10 mai 2017

Nicolas Tregan, notre expert réseaux sociaux a testé pour nous Mastodon : le dernier réseau social qui veut détrôner Twitter.

 

Le design n’est pas très avenant : couleurs sombres et pavés de texte décourageants, on est loin de l’esthétique épurée et intuitive des grands réseaux sociaux type Facebook, Twitter ou Linkedin… Mais il mérite qu’on s’y arrête : je vous présente Mastodon, l’un des derniers nés des réseaux sociaux.


Mastodon : Kézako ?

Mastodon c’est un réseau social pas comme les autres. Créé en octobre 2016 par Eugen Rochko, un Allemand âgé de 24 ans, le nouveau venu des réseaux sociaux est libre, open source et décentralisé. Pas de publicités, pas de pistages et des outils complets pour masquer vos informations. Et cette recette semble fonctionner : le 12 avril Mastodon comptait 152 000 comptes, quinze jours plus tard, ce nombre a presque quadruplé, avec près de 600 000 abonnés.

Pour quelques signes de plus… 

Côté utilisation, Mastodon s’inspire visiblement de Twitter, le pionnier du microblogging : vous pouvez suivre des comptes, faire des mentions, des hashtags et envoyer des DM. En revanche, vous ne tweeterez pas, car sur Mastodon on « pouet » (non, ce n’est pas une blague). Chaque pouet peut faire jusqu’à 500 signes, contre 140 sur Twitter : des messages plus longs qui permettent de développer un peu plus sa pensée. Côté apparence, on se croirait presque sur Tweetdeck, l’outil de publication bien connu des pros de Twitter. Jusque là, rien de bien neuf, me direz-vous, mais attendez la suite : avec ce dernier on touche du doigt une petite révolution dans le business modèle du web social.

 

Comment ça marche ? 

Sur un réseau social traditionnel, lorsque vous échangez des messages, des photos ou des vidéos, elles passent toutes par l’entreprise qui les héberge et les gère. C’est ce qu’on appelle un réseau centralisé. Pour Eugen Rochko, ce modèle arrive à sa limite : « Facebook ne peut tout simplement pas donner à quiconque le pouvoir de faire quoi que ce soit, car ce pouvoir résidera toujours, en fin de compte, dans Facebook lui-même, qui contrôle à la fois le logiciel, les serveurs et les politiques de modération. »

Un réseau social “fédéral”

Pour le fondateur du réseau, Mastodon est conçu comme une “fédération”. Contrairement aux réseaux sociaux traditionnels, Mastodon n’est pas seulement un service, mais aussi un logiciel. Toute personne qui le télécharge peut l’utiliser pour créer sa propre version du réseau : c’est ce qu’on appelle une « instance ». C’est en cela que le réseau est décentralisé. Chaque instance est indépendante mais peut communiquer avec toutes les autres si son créateur le décide. 

 

Le pouvoir ultime est de donner aux gens la possibilité de créer leurs propres espaces, leurs propres communautés, de modifier le logiciel comme bon leur semble, mais sans sacrifier la capacité des personnes de différentes communautés à interagir les unes avec les autres.

Eugen Rochko

 

L’avenir de Mastodon

Le réseau a été victime de son succès ! Le 5 avril, le serveur historique mastodon.social (hébergé par Eugen Rochko lui même) a fermé les inscriptions pour ne pas dépasser ses capacités techniques. Heureusement, de nombreuses instances ont vu le jour et ont permis l’inscription de nouveaux abonnés. Des journaux généralistes tels que Le Monde ou Le Télégramme ont ainsi déjà créé leurs instances. 


Le principal frein au développement de Mastodon est son aspect technique. Pas toujours facile de comprendre le fonctionnement des instances et le concept de décentralisation lorsqu’on est un néophyte ! Surtout qu’avec l’emergence du Web 2.0, les réseaux sociaux n’ont eu de cesse de se simplifier. Et vous, que pensez-vous de l’avenir de Mastodon ? Le mammouth va-t-il détrôner l’oiseau bleu ?

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